Le changement climatique constitue une menace croissante pour la santé humaine et l’une de ses conséquences les plus dangereuses est la chaleur extrême qui a causé, en 2019, une hausse de la mortalité de plus de 80% chez les personnes de plus de 65 ans. Selon les experts du GIEC, la fréquence des jours de chaleur extrême augmentera drastiquement avant la fin de siècle. Ces vagues de chaleur, plus importantes et plus fréquentes, peuvent avoir de nombreuses répercussions sur la santé humaine, en particulier si des maladies chroniques, comme le diabète de type 2, sont déjà présentes. Ce contexte est particulièrement préoccupant au regard de l’évolution du diabète, considéré aujourd’hui par l’Organisation Mondiale de la Santé comme une épidémie mondiale, aussi bien en France que dans le monde. Ainsi, le risque sanitaire majeur que représente le diabète pourrait se trouver largement aggravé par les conditions climatiques extrêmes. La conjonction de ces deux risques avérés, climatique et sanitaire, place la société face à un réel enjeu de santé publique. Dans ce contexte, il est crucial d’évaluer précisément l’impact des épisodes de chaleur extrême sur le développement du diabète afin de relever le défi que vont représenter la prévention et le traitement du diabète dans les années à venir. Pour ce faire, nous chercherons à comprendre l’impact des paramètres météorologiques d’une vague de chaleur sur les mécanismes de la régulation de l’homéostasie du glucose. Notamment, il est maintenant bien établi que le cerveau joue un rôle crucial dans la régulation de la glycémie qui est contrôlée, au moins partiellement, par les systèmes neuroendocrines de hypothalamus. Ainsi, une altération de ces systèmes par la chaleur pourrait participer au développement du diabète.

Pour ce faire, le.la candidat.e devra adopter une démarche transdisciplinaire entre la physiologie/neuroendocrinologie et la météorologie/climatologie. Seront notamment mises en œuvre i/ des approches statistiques afin d’explorer les liens qui existent entre paramètres météorologiques, climatologiques, les données de santé spécifiques du diabète et les données obtenues in vivo, ii/ des études in vivo afin de mesurer l’impact de différents paramètres caractérisant les vagues de chaleurs sur des souris saines ou rendues obèses/diabétiques par un régime alimentaire riche en graisse, iii/ des approches in vitro afin d’appréhender les mécanismes cellulaires et moléculaires sous-jacents à la réaction de l’organisme à la chaleur.